Le soleil devait avoir montré le bout de son nez depuis plusieurs heures déjà pourtant, il n'avait pas réussi à m'extirper de mon lit. Ce n'est qu'une voix, la sienne qui me poussa à sortir de mon lit. Mon coeur avait aussitôt bondit dans ma poitrine, telle une adolescente je m'étais empressée d'accourir à ma porte pour m'assurer que c'était bel et bien la vérité et non la transition entre sommeil et réalité qui m'avait causés des hallucinations. J'enfilais un short qui me servait de Pyjama, attachant mes cheveux avant de descendre à la cuisine où se déroulait une scène presque ordinaire, Raphaël mon frère et son meilleur ami -entre autre chose- Noa déjeunant, comme chaque matin ou presque, ces deux-là étaient inséparables depuis des années. J'inspirais un grand coup, faisant taire la peur qui m'animait chaque jour sans relâche depuis trois ans. Les choses auraient pu être simple, c'est vrai quoi, qu'est ce qu'il y avait de bien compliquer là-dedans ? Lui avouer n'était tout de même pas aussi dur que ça pourtant, je savais dans quelle histoire je m'étais embarqué. Finalement j'avais cette intime conviction que ce qu'il ne sait pas, ne peux pas le faire souffrir et par la même occasion, ne me ferait pas souffrir parce que le dénouement semblait évident, mon frère ne supporterais jamais d'avoir été trompé autant de temps et une fois de plus, Noa voudrait mettre un terme à tout ça. Je secouais la tête pour chasser mes idées noires avant de faire définitivement irruption dans la pièce, en les regardant tout deux « Bonjour les garçons » mon coeur battait la chamade, c'était toujours cette même adrénaline, faire attention à tout ce qu'on dit, ce qu'on fait, ne pas laisser paraitre un seul instant qu'il pourrait y avoir plus que de l'amitié. M'approchant de mon frère je lui déposais un bisou sur sa joue « tu ne devais pas aller aider les Perry ? » il souriait légèrement « si ! D'ailleurs je suis en retard. » mon rythme cardiaque s'accélérer brusquement lorsque je m'approchais de Noa, lui adressant un léger sourire, laissant tout passer dans le regard je lui faisais la bise, ce qui me semblait toujours tellement étrange même après trois ans. Ce qui me rassurer ? Savoir que d'ici quelques minutes mon frère s'en irait le temps de quelques heures, ce qui me laissait perplexe ? Il emporterait sûrement Noa avec lui. Je passais une main dans mes cheveux en refermant le frigo, me retournant vers eux « euh... Noa j'aurais besoin de toi » je raclais ma gorge, avant de lui sourire « ma voiture à un problème, je ne sais pas d'où ça peut venir et puisque je t'ai sous la main... » j'essayais de conserver un air des plus sincères, ma voiture n'avait évidemment aucun soucis... seulement un moyen comme un autre de passer du temps avec, sans que personne ne ce doute de rien. J’observais le visage de mon frère en coin qui semblait n’y voir que du feu comme habituellement « alors, t’es d’accord pour y jeter un coup d’œil? » je posais une main sur ma hanche avec un grand sourire.

« Ca te dérange pas si je reste un peu pour l'aider ? J'te rejoindrais chez les Perry plus tard. » Mon regard se posait sur mon ainée priant pour qu'il ne fasse pas des siennes et, décide que l'aide de Noa lui serait trop précieuse pour s'en passer. « Non, mais tarde pas. » une vague d'euphorie s'emparait de mon corps, pourtant je restais impassible, au fil du temps, ma culpabilité avait disparu au contraire de celle de Noa, lui mentir n'était définitivement plus un problème. « J'suis d'accord alors, allons voir ce problème pour que j'le règle rapidement. » je souriais légèrement avant de le suivre au garage, tandis que Raphaël lui prenait la route. Le réflexe fut le même qu'habituellement, je me précipitais vers lui, prolongeant le baiser qu'il m'attribuait je passais mes mains autour de son cou « Tu m'as manqué cette nuit.. » je souriais « t'avais qu'à me rejoindre.. » pourtant, c'était bien plus compliqué que ça en avait l'air. Si pour les gens ça ne consiste qu'à se glisser dans un lit en plein milieu de la nuit, pour nous s'était une vigilance de chaque seconde, devoir se réveiller avant mon frère, être plus silencieux qu'un portable mis sur vibreur, tous un tas de choses tellement peu évidente... Je l'embrassais alors une nouvelle fois, en me serrant contre lui, mon coeur ne cessait de bondir dans ma poitrine, comme à chaque fois que Noa été là. Nous étions ensemble depuis trois longues années déjà et pourtant mon amour ne faisait que grandir aux fils des jours, j'étais prête à tout pour lui-même à perdre la seule personne me restant au monde, mon frère... Bien sûr, j'avais dans l'espoir fou que même si au début il réagirait très mal, il finirait par s'y faire, lui qui prétendait a longueur de temps vouloir mon bonheur était l'une des principales causes de mon malheur. Je me trouvais particulièrement égoïste, de ne pas tenir compte des impactes de notre histoire sur leurs amitiés, mais pour rien au monde je n'y aurais mit un terme, parce qu'il était la seule personne m'ayant redonnée l'envie de vivre. Depuis la mort de mes parents, je n'avais fait qu'exister, essayant de trouver ma place dans la société, puis, il avait été comme un souffle nouveau, j'avais alors senti mon coeur battre à nouveau après longtemps, il avait su soigner mes blessures. Je collais mon front au sien « comment s'est passé ta soirée ? » mon ventre se nouait à cette simple question, j'avais une toute confiance en lui, en nous, le problème, il n'était pas là. Heureusement, car nous en avions déjà beaucoup à gérer mais c'était tout de même une profonde jalousie, se retenir sans cesse de ne pas crever les yeux à cette pétasse assise sur ses genoux. Oui certes, il n'y aurait guère plus, mais la douleur demeurait là malgré tout. Je laissais ma main caressait sa joue, mes yeux ne pouvant quitter son visage, mon corps ne pouvant se décoller du sien « c'est de plus en plus dur de devoir rester loin de toi, de faire comme si... il n'y avait rien. » mais avions nous vraiment le choix ? De toute évidence, non et j'étais prête aux pires folies pourvu que je puisse le garder auprès de moi.

« Rien de bien intéressant.. Toutes les filles sont dénuées d'intérêt lorsqu'on sort avec toi. Et la tienne ? » De toute façon, est-ce qu'un garçon dit vraiment à sa copine comment il trouve une fille, bien sûr que non, ils ne sont pas suicidaire à ce point. Mais, c'était peut-être mieux ainsi, qu'il ne s'étende pas sur les filles qu'il a dû fréquenter pour sauver les apparences, j'étais déjà bien assez jalouse et c'était à chaque soirée une énorme épreuve que celle de ne pas lui taper une crise même si bien sûr devant faire la même chose je finissais par me rendre compte que si à mes yeux c'était aussi ennuyant il devait sûrement en être de même pour lui. Je lui souriais tout de même avant de soupirer « je suis sortie... » Me contentais-je de répondre, alors bien sûr dit comme ça le mystère planait totalement, mais je m'empressais de répondre en balayant la pièce des yeux pour fuir son regard « je suis allé trainer au cimetière puis je suis rentrée. » Si pour certain ça pouvait paraitre déglinguer ça n'étonnait pas les gens qui me connaissaient, le cimetière était devenue ma deuxième maison depuis mes quatorze ans, un endroit où étrangement les gens ont peur, se sente peu, voir pas rassuré du tout, mais où moi assise sur la tombe de mes parents je me sentais en sécurité. Comme s'ils se tenaient tout près de moi. Alors, même si ça ne plaisait à personne de m'y voir autant, on avait fini par abandonner l'idée même d'y restreindre mes voyages, car bien au contraire, je m'y rendais d'avantages « Je sais... Pour moi aussi, c'est dur. On finira par trouver une solution... » Je replongeais mon regard dans le sien, hochant la tête parce qu'après trois ans à rechercher une solution sans en trouver, vous finissez forcément par vous dire qu'il n'y en a aucune même si on voulait le nier, la seule était d'assumer et de prier pour que tout se finisse bien. « J'vais me prendre un appartement en ville. Je supporte plus mon père et maintenant que j'ai mon garage... J'ai de quoi vivre. » Je souriais légèrement, en passant une main dans ses cheveux « Tu pourrais venir souvent. Il suffirait de dire à Raphaël que tu pars chez des amis.. Et on pourrait passer des soirées rien que tous les deux, sans que personne ne nous dérange. Comme un vrai couple. » Je sentais mon souffle se coupait, je ne cessais de sourire en le dévisageant comme émerveiller, articulant doucement « promis ? » c'était pour ainsi dire ce dont j'avais toujours rêvée depuis que j'étais avec, d'avoir des moments simples où il n'y aurait guère que lui et moi, sans que nous ayons à nous préoccupé du bruit que l'on fait, de ce qu'il se passe a côtés, sans chuchoter, pouvoir s'endormir paisiblement sans craindre de se faire découvrir à son réveil. Je soupirais presque de soulagement, je l'embrassais à mon tour avant de passer ma tête sur son épaule « je t'aime tellement. » je reculais ma tête pour le regarder ensuite avant de lui dire en rigolant « oui fin, évite de donner les clés à mon frère... c'est tout à fait ton genre ça » parce que c'était finalement tellement anodins depuis le temps qu'ils se connaissaient. Je passais alors une main sous son tee-shirt remontant sur son torse avant de l'embrasser amoureusement.

« Promis. » sa promesse sonnait à mes oreilles comme un matin de Noël où tout euphorique tu te lèves pour découvrir tes cadeaux. Et, après tout ce temps, inespéré parce que finalement une chose en entraine une autre. Au début on s’était dit que ce n’était rien de plus qu’un baiser, puis ensuite rien de plus qu’une nuit, et finalement les mensonges étaient devenus de plus en plus gros et nous en étions rendue à se cacher encore et toujours, après trois ans de relation ce qui en soi serait dû satisfaire mon ainée non ? Ça n’avait rien d’un flirt de lycéen, c’était de loin ma plus longue relation même si à la différence de Noa je n’avais jamais été d’une nature à virevolter à droite, à gauche. Il n’y avait guère que des petits flirts qui n’allaient jamais bien loin « pourquoi je lui donnerais pas ? » je le regardais en arquant un sourcil, l’évidence ne sautait elle pas aux yeux ? « Haa oui. Non mais j’allais pas lui donner... Quoi que. Enfin, maintenant que tu le dis, je les donnerais pas ! » Je riais une nouvelle fois « il trouvera ça bizarre mais c’est pas grave ! T’aura qu’à lui dire que… » Je me mordais légèrement la lèvre inférieure en réfléchissant quelques secondes « que.. tu ne voudrais pas qu’il rentre alors que t’es occupés avec une fille. » J’imaginais déjà la scène, et on l’avait frôlé d’ailleurs du bout des doigts à de nombreuses reprises. C’était amusant quand on y repensait à ces moments où deux secondes auraient pu suffire à nous démasquer, mais finalement très stressant à vivre quotidiennement.

« T’auras qu’à venir visiter les appartements avec moi... » me soufflait-il alors que mes lèvres quittaient les siennes, je souriais en faisant redescendre mes mains « ça serais avec plaisir monsieur Pharrell » répondais-je des plus enthousiaste « tu imagines un peu, plus besoin de chuchoter pour parler, de se retenir… » Ça semblait stupide mais nous étions constamment obligés à faire attention, de tendre les oreilles donc finalement, on ne pouvait pas tellement profiter de ces rares moments de solitudes. Il m’embrassait alors, baiser que je prolongeais en liant ma langue à la sienne, essayant d’être toujours plus près de lui je passais mes mains dans son dos « Tu sais... J’devrais quand même examiner ta voiture, on sait jamais... Tes suspensions ont pas l'air très solide en fait, on devrait peut-être les tester... » Je lui rendais son sourire en me mordillant la lèvre inférieure avant de lui murmurer « c’est vrai qu’elles m’ont l’air un peu usées… » Je m’éloignais légèrement en tirant sur son teeshirt pour l’attirer de nouveau vers moi ne supportant pas rester éloigné aussi longtemps de lui, il y avait bien trop de distance entre nous dans la journée pour que je ne profite de ces moments-là. Parvenant contre la voiture, je lui hottais son tee-shirt, un léger sourire aux lèvres, mon regard plongé dans le sien, je faisais glisser une nouvelle fois mes mains sur son torse avant de l’embrasser langoureusement en collant mon corps au sien. « on devrais vraiment vérifiait ça… faudrait pas que j'ai un accident » murmurais-je entre deux baisers.

« Le paradis sur terre.. » Je ne pouvais qu'approuver de la tête. J'en avais tant rêvé et, je lui en avais surtout tant parlé, il est probable que je ne réaliserais réellement que le jour où on passerait notre première soirée dans cet appartement. Pour une fois on se sentirait mieux, la culpabilité serait toujours là, tant que les mensonges dans lesquels on s'était enfoncé de jour en jour, mais la peur, elle non, ni même les obligations habituelles ; Eviter de trop se regarder, ne pas se toucher ou avoir l'air de paraitre plus complice que ce que nous sommes sensé l'être, ce qui été déjà assez compliqué, après trois ans forcément, nous avions nos propres délires, une certaine complicité qui nous avait aidé à tenir. Même un simple câlin paraitrait étrange à ce dernier, à trop vouloir mettre de distance pour ne pas éveiller les soupçons, ces fameuses distances avaient fini par nous piéger dans une relation qui aux yeux de tous ou presque est des plus platoniques... Alors qu'il en est finalement tout autre. Ceci expliquait sûrement le fait que l'on soit aussi collé l'un à l'autre lors des rares moments où nous pouvions nous laisser aller et il était parfois si court que je ne souhaitais en perdre aucune seconde. Mais c'était une vigilance de chaque seconde d'être ensemble, comme actuellement où au moindre bruit de voiture qui ce gare non loin nous vaudrait des tas de questions, fort heureusement, à force nous avions appris à reconnaitre le bruit de SA voiture entre milles. « T'as raison.. Ce serait pas professionnel de ma part de pas vérifier.. » Je retrouvais presque aussitôt ses lèvres, frémissant lorsque je sentais ses doigts rentré en contact avec ma peau, une sensation que je n'avais jamais ressentie si ce n'était avec lui, sentir mon corps s'embrasé à son contact, me sentir hors de toute réalité, jamais un homme n'avait eu une telle emprise sur moi. À ses côtés je m'abandonnais comme jamais je ne l'avais fait. Je le laissais me retirer mon tee-shirt en souriant, relevant légèrement la tête lorsque je sentais ses lèvres dans mon cou, je laissais mes mains glissaient le long de son dos en soupirant lorsqu'il parvenait à ma poitrine. Je me sentais fondre sous ses caresses, plus rien n'avait réellement d'importance si ce n'était lui, nous. Prolongeant ses baisers avec passion en rapprochant mon bassin du sien. Après quelques secondes, il ouvrait la porte de la voiture, s'y engouffrant je le rejoignais presque aussitôt. Je finissais finalement par me retrouver à califourchon sur lui, remontant mes mains le long de son torse avec envie nous reprenions aussitôt nos baiser. Un désir de plus en plus fort prenait possession des cellules de mon corps. Je l'embrassais comme si j'en avais définitivement besoin pour respirer. Il finissait finalement par m'enlever mon short, soupirant de plaisir sous l'effet de ses caresses, je frottais doucement mon bassin au sien. Mes mains redescendaient jusqu'à son pantalon que je déboutonnais en le regardant dans les yeux, me mordillant la lèvre inférieure le regard emplis de désir, je le faisais rapidement glisser nous ramenant à égalité. Mon corps ne tardait pas à se recoller au sien. Mes lèvres rejoignaient presque aussitôt les siennes tandis qu'une de mes mains se glissait dans son boxer et l'autre sur sa joue que je caressais avant de rejoindre ses cheveux. Je ne regrettais absolument pas de m'être finalement lever, même si avec Noa dans les parages c'était presque impossible que je ne finisse pas par me pointer avec des raisons toujours plus originales les unes que les autres de pouvoir l'arracher à mon frère, même si ce n'est que le temps d'un baiser.